Raiatea, Bora Bora et Maupiti - Les îles sous le vent - Polynésie française 🇵🇫

La passe de Raiatea vue du haut du marae de Taputapuātea

Samedi 15 juillet - Raiatea

Le ferry arrive au nord de l'île, on doit aller au camping, tout au sud. On fait du stop pour y arriver après quelques courses de victuailles au Champion. On part bien chargés faire du stop et on est pris directement par un gentil monsieur qui nous dépose quelques km plus loin. On a fait à peine 20% du trajet mais on voit comme ça que le stop marche très bien. On s'y remet et parmis tous les gros pick-up qui passent, la plus petite des voitures s'arrête. A bord, Sandy et un enfant devant et derrière Otilia qui se serrent pour nous faire de la place. 

Otilia a beaucoup de noms et est très bavarde. Elle a 73 ans et on l'appelle aussi Miriama (en tahitien) Manureva Vahine (plus haute montagne des Australes, l'île dont elle est originaire). Elle est sage femme et a un caractère bien trempé ce qui fait qu'elle connaît beaucoup de monde sur l'île notamment le maire qu'elle malmène régulièrement. "Il est de l'autre bord politique, mais c'est toujours respectueusement."
Elle nous raconte un tas d'histoires. 
Il y a Tunua "toujours debout" l'homme qu'elle a mis au monde et qui tient la ferme perlière. 
Sandy son fils, travaillait à la présidence du gouvernement. Il a demandé à être muté au changement de gouvernement. Il est technicien magasinier à l'hôpital. Il a demandé sa mutation après la mort de son père qu'il n'a pas vu pendant 20 ans à cause du travail. Il est aussi entraîneur de foot depuis 15 ans pour un club de jeunes.

Apres avoir emprunté la route traversière, on arrive chez Otilia. Elle tient à nous faire le tour de son "château"!  Alors on rencontre ses filles, leurs maris, copains, on fait la bise à tout ce petit monde, elle nous montre son jardin, entre mangrove et jungle, la mer à ses pieds et quand elle nous raccompagne pour qu'on fasse une photo et nous montrer la belle vue sur la montagne elle insiste pour nous offrir un sac entier de bananes...
Mais ce n'est pas fini car Sandy tient à nous amener à bon port et on repart dans sa voiture.
Il nous propose un stop à un point de vue "si, si, je m'arrête, vous devez voir le paysage !" 

On arrive au camping, il emprunte le chemin cabossé, et il participe avec nous à la visite avec Vetea le propriétaire du camping et de la ferme. Vetea a reçu des crabes de cocotiers qu'on observe, impressionnés.

Le camping est tout au sud de l'île

 

On descend jusqu'à la plage avec toujours Sandy a nos côtés. Il dit qu'il aime beaucoup l'endroit et qu'il viendra pas avec sa femme un jour ! On finit par quitter Sandy qui retourne au château. Sa générosité nous a beaucoup touchés et a fait de notre arrivée à Raiatea un moment très joyeux.


Une brochette de volontaires est présente au camping. Béa et Guillaume, Laure et Simon, Clarisse et Pierre, tous français, en voyage plus ou moins long, ici, en Polynésie. Il y a aussi Loukman, un réunionnais très philosophe au langage châtié, qui nous dit venir à la rencontre du peuple polynésien. 

Coucher de soleil au LTB fenua

On fait la connaissance de Myrtille alias Mitou, la belle-mère du propriétaire du camping et ferme, le LTB Fenua. Avec son beau-fils, Vetea, ils tiennent cette pension et fabriquent l'huile de coco vierge, -la seule certifiée bio ici- et des infusions.
L'endroit est génial, on a le choix de s'installer dans la partie haute près de la maison, qui surplombe le lagon ou en bas sur la plage. Les prises de courant et le wifi sont seulement en haut mais on choisit de s'installer à la plage pour profiter au maximum du "camping Robinson" comme le surnomme Vetea lui même.

Notre tente, face à l'eau


L'après-midi on veut visiter le marae de Taputapuatea. On commence à pieds mais c'est très long. Est de l'autre côté de la baie, même celle-ci est profonde et il faut suivre la route qui monte quand même assez haut. On finit par être pris en stop par des jeunes qui travaillent à l'hôtel de luxe qui est un peu avant le camping. 

Le marae est assez impressionnant, il y a beaucoup des structures et c'est le plus grand qu'on ait vu. Raiatea est considérée comme le berceau de la civilisation Polynésienne, la tête de la pieuvre dont les tentacules iraient des Australes a Hawaï en passant par l'île de Pâques et les Marquises notamment. Ainsi ce marae est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Après la visite, on monte un petit sentier qui amène a un point de vue sur le lagon et la passe. De la haut on voit notre petite plage paradisiaque sur la pointe et le lagon est magnifique. 

Au retour, le stop marche beaucoup moins bien et on marche de nouveau beaucoup avant qu'un bus tout neuf ne nous ramasse. Il est affrété pour aller chercher des gens et les ramener au heiva. On hésite à retourner avec lui mais on est fatigués et on a déjà vu du heiva... 

Une boîte aux lettres

Le bus qui s'en va après nous avoir posés

On va en haut pour se préparer à manger et on discute avec un peu tout le monde, notamment Mirtou qui nous raconte des choses incroyables. Un chercheur de l'INRA était venu pour un projet de recherche et était plus ou moins tombé amoureux d'elle, suite à quoi, il l'avait invitée à se joindre à son équipe lors d'une expédition en Afrique. Ils étudiaient là bas l'effet dépolluant sur l'eau de l'arbre Moringa, l'arbre de vie.

Images google

Mirtou raconte qu'un soir elle leur dit, mais en fait, est ce que vous avez testé sur l'eau de mer ? Ce qu'ils firent et stupeur, ils ont apparemment trouvé une recette basée sur le Moringa qui permet de désaler l'eau de mer !  Mirtou a donc décidé de ramener des Moringa en Polynésie où ils se plaisent très bien. Pour l'instant elle en fait des tisanes, mais son projet et de tester à plus grande échelle pour désaler l'eau de mer, elle a même un terrain au Tuamotu ou elle doit lancer les tests ! Mais attention, la recette est un secret très bien gardé. 


On discute aussi pas mal avec Béa puis on redescend à la plage et on va se coucher. On rencontre quelques uns de nos voisins en chemin...




Dimanche 16 juillet - Raiatea

Le matin on se lève tôt pour le lever de soleil et on prend le kayak direction le motu !

Il y a aurait, paraît -il, tous les matins, des raies manta qui sortent de la baie le long du tombant ! On va vers le motu, grand soleil, les couleurs sont incroyables, on croise quelques raies pastenagues. 
On pose le kayak et on mets les masques et tubas et on se fait le tour du motu. Les coraux sont super colorés, il y a plein de bénitiers de toutes les couleurs. On est très proche de la barrière de corail. On voit même un bébé requin pointe noire ! 

Le motu vu depuis le kayak

La vue du camping depuis le kayak

 

Sur le retour on croise Laure et Simon tout excités ! Ils nous disent qu'ils sont avec une raie manta et qu'elle nage avec eux depuis une heure ! On veut aussi en profiter donc on tourne un peu mais on ne la voit plus. Luis se met debout sur le kayak et au bout d'un moment l'aperçoit passer sous nous tel un spectre ! Elle s'en va vers le fond, elle ne veut pas danser avec nous, peut être a cause de la couleur du kayak ? 
On continue de la chercher et on aperçoit une tortue ! Coti saute rapidement et peut en profiter un peu. On finit par rentrer heureux de toute ces belles choses. On passe l'aprem à profiter de notre plage Robinson et on réessaye de partir en nageant pour voir la raie manta qui continue de se cacher. Du coup on s'entraîne : Coti apprend à plonger avec le tuba sans boire la tasse et Luis s'entraîne à l'apnée en essayant d'aller plus profond. 


Le soir venu c'est le moment du coco show. Vetea arrive avec son matériel et nous fait un cours magistral avec démonstration et travaux pratiques sur la noix de coco.


Il nous explique comment faire le copra et les différents process pour faire de l'huile de coco vierge. C'est fastidieux et complexe, son procédé à a lui implique 12 étapes ! Il explique qu'il y a des grosses subventions dans le secteur, ce qui permet au Polynésiens de vivre de ce business tout en restant concurrentiels avec les pays où la main d'oeuvre est moins chère. 
Il applique la DME : direct method experimenting. En récoltant le matin, il peut avoir son huile le soir... Un jour de fabrication !

Il raconte aussi qu'il a beaucoup de mal a trouver des gars fiables pour travailler : le polynésien arrête de travailler dès qu'il a assez d'argent pour acheter ce qu'il veut. Il y a donc beaucoup de fois où un employé ne vient pas, sans prévenir, il faut faire avec, c'est culturel. On passe chacun à la pratique pour les différentes étapes de préparation du lait de coco.

Béa râpe avec le ciseau tahitien, le Pana a'hari. Loukman presse le coco râpé pour extraire le lait.

On goûte pour la première fois du coco germé. Le lait de coco est fait en pressant dans un chiffon le coco râpé au préalable. Il est délicieux !

1 sac contient environ 100 cocos ce qui équivaut à 15 0000F ou 1 250€.
On apprend que la queue de Bernard Lhermitte est utilisée traditionnellement dans la décoction de l'huile de coco car il agit en tant que catalyseur pour faire le monoï... On se demande qui a fait cette expérience un beau jour...?!

Lundi 17 juillet, Raiatea 

Le lendemain matin, il ne fait pas très beau, on va tout de même se baigner et on essaie encore sans grande conviction de voir la raie qui nous échappe de nouveau. Puis il est l'heure de partir.

La mère de Vetea nous accompagne en voiture. Elle nous parle beaucoup ! Elle dit qu'elle est heureuse d'être française parce que "Les américains ils ont mis les autochtones dans la brousse" comme au Fidji. Elle espère sincèrement que son pays ne devienne pas indépendant sinon ils sombreront eux aussi dans la pauvreté.

Son père faisait de la coprah (la chair séchée des noix de coco) sur la même exploitation et il a fallu attendre Vetea pour relancer l'activité. Ce n'est pas simple car la terre a été héritée en indivision et il y a des conflits entre les héritiers pour son exploitation.
Elle raconte qu'avant la route, on devait aller en bateau à la ville à Raiatea. Et avant l'Apetahi express (le ferry), les bateau étaient chargés a la main et il fallait 4/5h pour aller à Huahine et 13h pour Tahiti.

On parle de l'inflation, qui pousse les gens vers la pauvreté. On parle du riz, aliment principal des polynésiens qui est passé de 100F le kg à 140F durant l'inflation. "La Polynésie vit de taxes. Sinon elle ne vit pas !"
Le tourisme n'a pas tant repris nous dit elle car la vie ici est chère. Les touristes ne veulent pas venir et préfèrent les Fidji ou Hawaï car c'est moins cher.
Le nouveau gouvernement promet des ressource et son projet est basé sur 600.000 touristes par an. Elle affirme que déjà arriver à 300.000 c'est impossible car il n'y a pas assez de logements. 

Elle nous dépose dans une ferme perlière. On arrive trop tard pour la démonstration, mais la vendeuse prend quand même le temps de nous expliquer tout le procédé de création des perles de cultures. 

On achète quelques petite perles pour les offrir et on repart faire du stop pour prendre le ferry. On est un peu en avance donc on déjeune un chop suey (on commence sincèrement à en avoir marre de cet unique plat végétarien...). Puis on passe manger une super glace chez Gaby ! 

On entre dans le ferry Maupiti express 2, c'est un petit ferry sans prétention, loin de l'Apetahi express ! L'homme qui fait les allers retours s'est installé un semblant de "studio" sur deux rangées de sièges. On doit être au plus 6 passagers ! La mer s'agite, il pleut une énorme averse et Bora apparaît illuminée d'un énorme soleil a notre approche, quelle chance !

On relance le contact de Marion, la Française à qui on a acheté la tente pour trouver un endroit où dormir ce soir et jeudi, vendredi soirs à Bora parce que le moindre Airbnb est à 200€ la nuit... On entre enfin en contact avec son collègue, Otomimi, et par chance, il vit à 30 min à pied du ferry.

Nous voilà à Bora Bora !

Quand on rencontre le fameux collègue, il rentre d'une course en scooter (il est coursier) et se présente, Souloulou, de son vrai nom Henry. Il fait en réalité une multitude d'activités, coursier, guide touristique, vigile, mecano, cuisinier..
 
Il est passé à la télé il y a peu de temps, en tant que "Tik Tokeur pêcheur", il nous montre cette vidéo, et il nous raconte qu'il a deux filles de deux mères différentes ("les tahitiennes sont casses-couilles, tu es toujours soumis avec elles!"). C'est un personnage haut en couleur qui est très gentil mais a une forte tendance à la vulgarité. Il est connu à Bora bora pour organiser des fêtes et sa salutation signature : imiter une fellation avec de grands bruits de gargarismes. 

On boit une Hinano puis on va chercher des Pizza au camion d'à côté. On apprend des expressions telle que "Ote moa" (suce bite), ça ne vole pas très haut...On termine par se coucher tôt car on repart dès le lendemain pour Maupiti a 7h.

Mardi 18 juillet, Bora Bora - Maupiti

Le réveil est difficile, les coqs crient fort. 

On va faire la traversée depuis Bora Bora à Maupiti à bord du Maupiti express !
On est bien plus nombreux qu'hier pour aller sur l'île de Maupiti ! On se sépare pour que Luis achète quelques provisions, conserves, gâteaux et pain pour se sustenter les prochains déjeuners sur l'île.  Pendant ce temps Coti va acheter les billets. En attendant que le ferry démarre on aperçoit le yacht de Steve Jobs dans la baie de Bora (yacht qu'il n'aura pas pu inaugurer!). On mange de délicieux pai et c'est parti !!!

La mer n'est pas particulièrement agitée mais certains enfants ont le mal de mer, ça vomit et un des enfants entraîne même sa mère dans son mal-être ! Les employés du bateau semblent habitués et leurs ramènent des petits sceaux qu'il vident un par un. Nous, on tient la route. Quand on arrive 2h30 plus tard on découvre un paysage complètement différent des précédentes îles.

Tout est blanc, le sable est d'une blancheur qui réverbère et fait même mal aux yeux ! L'eau est d'un bleu profond , puis turquoise puis bleu clair, puis transparente. Un dégradé de carte postale.
 

Quand on pose pied à terre, on arrive devant cette énorme roche, une légende de l'île. On demande si quelqu'un sait où se trouve la personne chargée de la pension Taumatatea. On trouve le bateau de Taupe (prononcé Taoupé) et Mario, qui gèrent la pension et on rencontre quelques personnes qui viennent aussi dans la pension ces prochains jours.


Ils vont nous présenter l'île en pickup. Le tour dure 20 minutes environ durant lequel Mario nous raconte qu'il y a environ entre 1400 et 1700 habitants sur l'île principale et ses motus (atol en français). Il nous indique l'école, son école, la maisons de ses parents, les chemins de randonnée.


On passe devant la mairie "le lieu où se rassemblent les voleurs !" Et devant la brasserie, un lieu "à éviter" absolument ! 
La visite terminée on attend au bateau qu'il déposent des pensionnaires à la plage. On discute avec Anoushka et Lancelot autour d'une coco glacée.

On découvre notre camping pour les deux jours, un petit coin de paradis. On décide de faire le tour du motu équipés de nos "nouilles", la caméra et nos masques et tubas !


On rentre, on prend rapidement une douche. Ce soir on va au heiva au village et dîner avec tous les pensionnaires au restaurant jute a côté. La demi-pension qu'on a prise ne prend pas n'offre pas de formule végétarienne donc on mange du poisson. Il n'y a que très peu de légumes sur cette île et si on veut manger autre chose que du riz on n'a pas vraiment le choix.
Le poisson frit, style "fish and chips" est vraiment très bon et la sauce excellente. Il y a énormément à manger et on ne parvient pas à tout finir. 

On regarde ensuite le spectacle du heiva. C'est un gros cran en dessous de ce qu'on a vu à Tahtiti, mais on est beaucoup plus proches des danseurs qui sont tous amateurs et c'est rigolo de voir qu'ils se font interpeler par les locaux. Il n'y a même pas 2000 personnes sur l'île et au moins 200 danseurs, sans compter les musiciens.

De retour en bateau on ne tarde pas et on va se coucher. On discute de la sortie raie manta du lendemain avec Lancelot et Anoushka, mais on trouve que c'est très cher d'autant plus qu'on sait où elles se trouvent après avoir discuté avec les autres pensionnaires. En plus de ça, la météo est mauvaise pour le lendemain donc on décline la proposition de sortie et on va se coucher.

Mercredi 19 juillet

Comme prévu il pleut. On traine un peu au camp et on finit par voir une éclaircie. Avec Anoushka et Lancelot, on saute sur l'occasion et on attrape nos équipements de snorkeling, bien déterminés à aller voir les raies mantas par nos propres moyens. On marche le long du motu et le temps  qu'on arrive au banc de sable, le ciel s'est déjà rassombri. On se jette quand même à l'eau et on nage vers le tombant où se trouve la "station de lavage" d'après les indications qu'on nous a données. Avec la pluie, la mer a été très agitée et elle est très  trouble, on ne se voit pas l'un l'autre à 3 mètres donc on fait un petit tour et on finit par abandonner. Le retour se fait sous une pluie battante mais dans la bonne humeur, on se marre bien de notre plan foireux. 

On partage nos vivre avec les amis pour faire une salade pour le déjeuner et on continue de discuter et de se découvrir. Anoushka est institutrice (ou plutôt "maîtresse" comme elle le dit avec son vocabulaire et son accent du midi) et Lancelot s'est lancé dans un projet de pépinière après son école de commerce.
On joue a des jeux de cartes en attendant la fin de la pluie et vers le milieu de l'après midi, le soleil pointe enfin le bout de son nez. Il est malheureusement trop tard pour les raies Manta qui sont matinales et on part donc de l'autre côté du motu pour aller voir les coraux et les poissons.

C'est super joli et on voit encore de belles choses.
On continue de jouer aux cartes en discutant. On rencontre aussi d'autres pensionnaires : Philippe et Marie un "jeune couple" de la cinquantaine, Manon qui a fait un an en nouvelle Zélande.

C'est l'heure du dîner et Taupe a préparé un festin de poisson. Elle a même fait en sorte de se procurer des légumes suites à nos demandes de plats végétariens. Après le dîner, on joue de nouveau au cartes et on se partage notre flasque de 'fireball' , un whisky a la cannelle qu'on avait découvert a la tree house au Nicaragua. 

Anoushka, Marion, Taupe, Mario, Marie, Philippe, sait plus et Lancelot !

Jeudi 20 juillet - Maupiti

On quitte notre île, bye bye joli camping ! Aujourd'hui on veut visiter l'île avec Lancelot et Anoushka et gravir cette roche pour avoir la vue 360 sur cette belle île.

On commence par longer l'unique route jusqu'au point de départ de la rando, l'antenne. Ça monte sec et on avance tranquillement. 

Luis collecte au passage des fleurs et des plantes pour faire un bouquet destiné à l'hommage Tahitien pour sa grand mère décédée. Taupe nous a expliqué que cela se faisait de lancer le bouquet au vent depuis une falaise aussi bien que de livrer le bouquet à la mer. 

On finit par arriver à des cordes pour se hisser en haut du premier point de vue. On prend quelques photos puis Luis s'assoit pendant quelques minutes pour se recueillir avant de laisser le bouquet au vent. Un moment beau et émouvant dans ce cadre exceptionnel.

On repart et on se rend compte qu'on était loins d'être tout en haut. Quelques cordes de plus et nous voici au quasi sommet de l'île. La vue sur le lagon est incroyable. Du côté droit on aperçoit les coraux qui dessine comme une dentelle dans les eaux bleues.
On profite du paysage et on est rapidement rejoints par Philippe et Marie. Ils ont décidé de faire la sortie raie manta le matin avant de faire la randonnée. C'est un plan qu'on avait préféré éviter de notre côté de peur que ce soir trop speed. Mais on les voit arriver tout contents: ils ont pu voir les raies (qui nous échappent depuis Raiatea) et ils sont arrivés en haut de la randonnée en même temps que nous ! On contient notre jalousie rageuse 😅 et on tente de rappeler les guides pour savoir s'il est encore temps de voir les raies : sans succès. On redescend rapidement en se disant qu'on pourra sans doute trouver quelqu'un pour nous emmener au port. 

En chemin on demande à des locaux s'il est encore possible de les voir à cette heure ci. La réponse est négative 🥲. Il nous reste encore pas mal de temps avant le ferry et on décide donc d'aller jusqu'à la plage pour y manger au snack qu'on nous a conseillé. En chemin on s'arrête à un magasin d'artisanat. 

On demande à un monsieur si on peut ramasser des mangues sur l'immense manguier en bordure de route, en face de chez lui, il nous sort la canne et Lancelot en prend cinq! Miam

On essaie de faire du stop, mais personne ne nous prend ! 

Un marae sur notre route

Une cabine téléphonique et le symbole de l'île sur une borne kilométrique

On finit par réussir à chopper une voiture qui nous approche jusqu'à l'intersection et il faut encore qu'on passe le col à pied pour arriver à la plage ! On arrive crevés à la plage pour découvrir le snack... fermé... La tuile. 

Décidément on continue de faire des choix médiocres dans cette journée. En plus comme on a galéré a faire du stop pour arriver jusqu'à la plage, il ne nous reste plus beaucoup de temps avant le ferry. Anoushka va donc demander à un monsieur qui traîne si par hasard il ne retourne pas vers le port. Ce n'était pas dans ses plan, mais il nous voit et prend pitié et nous embarque jusqu'à la pizzeria. Il est originaire de Nouvelle Calédonie mais a vécu en Polynésie. Il est retraité de EDT (électricité de Tahiti). Il ne sait pas pourquoi on lui a donné ce prénom, mais il a des cousins en France "François Mitterrand, François Hollande et François Fillon!".

Après avoir récupéré notre pizza on file au port, où nos sacs nous attendent. On retrouve les autres pensionnaires.

On prend le ferry et les conditions sont très violentes, tous les passagers sont avertis, la passe va être compliquée à naviguer avec le vent fort et les vagues.
Ça ne pardonne pas, tandis qu'on rigole et on apprécie les sensations, beaucoup ne sont pas aussi joyeux. L'homme qui gère les bagages se déplace sans arrêt pour distribuer des seaux, devant, derrière nous. Les vagues ne permettent pas d'ouvrir la porte avant du bateau et on manque d'air. Au bout d'un moment, le matelot ira à l'avant et ouvrira et fermera la porte au gré des vagues jusqu'à la fin du trajet. Je l'en remercie intérieurement encore aujourd'hui à l'écriture de ces lignes.


"On comprend mieux maintenant ce qui est arrivé au Maupiti Express 1" dira Luis..! 

Vendredi 21 juillet - Bora Bora

On se réveille chez Souloulou qu'on a retrouvé en arrivant la veille depuis le bateau ! On se réveille tôt pour notre sortie en mer aujourd'hui avec Lancelot et Anoushka. On demande un prix, la sortie nous coûtera 80€ par personne, c'est un prix très très correct pour l'île de Bora Bora !

On se retrouve au bateau à 7h et ils sont directement mis dans le bain avec le personnage. C'est parti pour quelques heures de pur plaisir !


On commence par un premier arrêt pour enfin voir ces raies mantas qui nous échappent depuis un moment ! Souloulou se donne à coeur joie, et après avoir crié "Ote moa" à quelques têtes depuis le lagon (et les personnes sur la terre qui lui répondent) on arrive au spot des raies, la station de lavage, où elles vont tous les matins se faire laver par des petits poissons. Pour les attirer il montre sa raie à lui ! Il faut croire que ça fonctionne, on en voit une qui passe devant nous! 


Il nous fait découvrir le Sapa'au (sapahu), la musique fantôme (le boom boom tahitien), on apprend une autre expression "Pam tantio" (baise le cul) au passage. 
On passe voir les requins pointe noire aussi, entourés d'autres touristes mais l'ambiance est bon enfant, Souloulou rigole avec ses collègues guides sur les bateaux d'à côté avec quelques gestuelles suggestives pendant que les clients sont à l'eau.


On passe voir une épave d'avion. Ensuite le "roi des coraux" comme l'appelle Souloulou, une sorte de grande roche plate qui fait face à Bora Bora où se trouvent des tas de coraux qui se déposent dessus. Le temps n'est pas avec nous, le ciel est gris pour cette partie là mais on rigole bien avec Anoushka, Lancelot et ce guide déluré dont on est super heureux d'avoir croisé le chemin !


Le tour se poursuit avec les raies aigles. On arrive à un endroit où il y en a une trentaine, en dessous de nous... On en repère deux qui semblent se battre en elles ! 


Ensuite, on visite un bout d'île que Souloulou partage avec quelques membres de sa famille et où ils organisent des évènements, barbecues, et récoltent la coco. Il nous apprend des tours de magie pour ouvrir des noix de coco à une main. On rigole, on fait quelques photos et il décline même ses clients suivants en vue de la suite de cette journée !


On remballe ensuite son bateau en face du chemin qui mène à sa maison rose, et on va passer l'aprem dans son jardin, à boire des coups, écouter de la musique, refaire le monde. On organise ensuite un tour en ville pour acheter quelques pizzas, des boissons. Un tour où on passe manger une glace chez un ami, on croise quelques jeunes qui connaissent notre ami par les réseaux sociaux. Souloulou est allé emprunter la voiture de son père qui lui demande de la lui rendre au plus vite (avant qu'il ne boive surtout!).

L'apéro se poursuit avec l'arrivée de quelques amis mais Anoushka, Lancelot et nous on s'éclipse, on va dîner dans un restaurant du bord de mer avec les anciens collocs d'Anoushka et Lancelot, Silas et Katuri. Il faut savoir que nos deux nouveaux amis ont vécus 5 mois à Tahiti, à cette occasion ils ont rencontré Silas et Katuri, qui viennent de Fakarava et pêchent jusqu'à 40 mètres de profondeur. 


On sort de chez Raihiti le ventre plein et aussi, crevés de fatigue ! On a peur de rentrer et trouver la fiesta ... il ne faut pas oublier qu'on dort dans le jardin de Souloulou... ! Quand on rentre, la fête bat donc bien son plein, on prend un dernier verre et notre hôte comprend notre fatigue et bouge ses amis de deux mètres, sur la terrasse (tandis que l'enceinte reste dans le jardin) et on s'engouffre dans notre tente et disant au revoir à la fiesta qui durera jusqu'à 4 ou 5 heures du matin !


Samedi 22 juillet - Bora Bora - Tahiti

Après une petite nuit, on se réveille aux aurores pour attraper l'Apetahi sur les coups de 6 heures. 

Bye bye Souloulou ! Merci pour tout

On fait du stop et ça ne marche pas. On carjacke un man à la station service "vous passez pas loin des ferrys" (il a le cligno dans l'autre direction, Coti n'avait pas vu...Luis si!) Mais il nous répond "non pas vraiment mais montez !"... Vraiment adorable...
Nous voilà devant le ferry, on retrouve ensuite Lancelot et Anoushka et on fait le trajet avec eux, en rigolant bien à ce séjour très spécial qu'on a fait sur ces îles de Maupiti et Bora Bora. On se souviendra longtemps de notre Souloulou national, un modèle de "folklore et d'authenticité" dira Anoushka !

A notre arrivée on est cueillis à la sortie du ferry par Lucas qui nous dépose chez Kam. On peut se préparer rapidement, enfiler une jolie robe de Kam et on se met en route pour fêter l'anniversaire de Paroha chez JB et lui, dans leur maison-cabane orange sur les hauteurs de Puna'auia. On retrouve Boubou, Fred, Hokini, Kirahu, Torea, Alexia, Matt et Purotu, Joan, Mahine et Thevahine. On offre une belle bouteille de tequila, on fait des cocktails, on mange bien, on papote, on raconte notre semaine dans les îles. Beaucoup d'entre eux ne sont pas allés jusqu'à Maupiti, on leur conseille ce petit paradis !


Entourée des belles plantes Boubou et Kamakea 🧡

Et la photo de groupe !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La conclusion de ce grand voyage

Tahiti, l'arrivée sur le sol Polynésien 🇵🇫